JOMO et FOMO : vivre sans les réseaux sociauxJOMO et FOMO : vivre sans les réseaux sociaux

La JOMO : Vivre sans les réseaux sociaux et profiter du moment présent

FOMO ou JOMO : Quel impact ont ces tendances sur votre utilisation des réseaux sociaux ?
étude

La question est intéressante. Quand on se la pose, la première pensée qui peut surgir dans nos têtes sur connectées est très certainement : impossible ! Nous sommes bien trop “addicts” aux réseaux sociaux.

Instagram, Tik Tok, Facebook, … Il est même possible de pousser le bouchon un petit peu plus loin en parlant de Messenger, Snapchat, Whatsapp, BeReal… Souvent, on utilise les réseaux sociaux pour chercher quoi préparer avec les 3 derniers ingrédients de notre frigo, ou pour retrouver le dernier selfie de Selena Gomez. Mais souvent, on s’en sert quand même pour communiquer avec nos proches. Cette dernière utilisation des réseaux sociaux fait partie de ce que l’on appelle le “dark social”.

Mais pourquoi passe-t-on autant de temps sur ces plateformes ? L’exemple le plus parlant de cette addiction à mes yeux, c’est cette situation, vous savez, quand vous verrouillez votre téléphone après avoir répondu à un message … pour le déverrouiller 10 secondes plus tard, avec l’intime conviction que vous avez reçu quelque chose. Que le téléphone a vibré dans votre poche. Qu’une petite lumière rouge, symbole d’une notification, a clignoté. 

Évidemment, vous n’avez rien reçu. Mais c’est plus fort que vous, il faut ABSOLUMENT regarder.

Cette fâcheuse tendance à jeter un coup d'œil à son téléphone toutes les minutes cristallise parfaitement ce dont j’aimerais vous parler aujourd’hui : la FOMO.

La FOMO, qu’est-ce que c’est ?

Littéralement, FOMO signifie “Fear of Missing Out”, ou en français “Peur de Louper (quelque chose)”. Cela traduit donc le sentiment d’anxiété, de panique, qui nous pousse à rester connectés en permanence pour ne rien manquer.

Le terme est assez explicite : la “peur de rater quelque chose”, c’est ce qui nous pousse à actualiser sans cesse nos fils d’actualité sur Twitter, Facebook, Tik Tok, ou Instagram.

C’est ce qui nous fait scroller à l’infini avec cette petite partie de nous qui se dit “je vais tomber sur LA vidéo si je continue”, celle qui va nous filer le shot de dopamine si puissant qu’il en est devenu l’arme fatale du marketing. 

Un autre exemple du FOMO, c’est le bingewatch.

Bingewatcher, c’est regarder tout une série d’un coup ou presque, en enchaînant les épisodes.

Dans ce cas, c’est un petit peu plus insidieux. En effet, la FOMO ici ne se cache pas dans le marketing poussé de la production de séries, mais dans le fait de se sentir mal, anxieux à l’idée de ne pas avoir vu ce que tout le monde a vu. Eh oui, si une série est disponible en entier, tous vos amis ont bien le loisir de l’avoir regardé le dimanche soir et vous, lundi matin au bureau, non seulement vous n’aurez toujours rien vu mais en plus, vous vous serez fait spoiler. Du coup, vous checkez sans arrêt que votre série ne soit pas encore sortie, de peur de la rater.

Car FOMO, c’est ne pas être branché. Ne pas être cool. Ne pas être au fait de trend.

Dans les faits, ça se traduit souvent par des “comptes à rebours” pressants pour des promotions qui n’en finissent jamais, des soldes annoncés en rouge sur des pages d’accueil à n’importe quelle occasions, des reviews ultra-positives qui vous font sentir coupable de ne pas encore utiliser le produit en question, des codes promotionnels VIP qui vous donne envie de faire partie d’une communauté afin de ne pas en louper plus…

Les exemples sont nombreux mais vous l’aurez compris : sur internet, la FOMO a quand même pour but principal de vous faire consommer un contenu, des produits, des services, en utilisant votre peur de rater une information importante.

C’est en opposition à ce terme, qui commence à être assez mal perçu d’un public en demande de déconnexion (avec plus ou moins de succès) qu’est née la JOMO.

La JOMO : Savoir se déconnecter

La JOMO signifie en anglais “Joy of Missing Out”, littéralement la “Joie de Rater quelque chose”. Pas besoin de vous faire un dessin bien précis pour que vous compreniez de quoi on parle. Après une “crise de FOMO”, on peut avoir besoin d’un bon “moment de JOMO”. Rien de barbare dans ces expressions, si ce n’est qu’elle est totalement dans l’ère du temps.

Si on veut l’exprimer plus simplement, la “Joy of Missing Out”, la “Joie de Rater quelque chose”, est une invitation à se concentrer sur l’instant présent et pas sur les réseaux sociaux, les newsletter, les SMS, Be Real qui vous demande une photo à 15h39.

Si la FOMO ne date pas d’hier puisque c’est un concept qui a été théorisé dans les années 2000, son némésis JOMO devra attendre 2018 avant d’être mentionné et popularisé dans le New York Times. Présenté comme un concept “tendance de l’été”, le terme résonnera finalement chez beaucoup de monde. Surtout chez beaucoup de jeunes, concernés de près par la peur de manquer une information “importante” en ligne.

Dans les faits, la JOMO peut se traduire par ces exemples:

- Une soirée seul, tranquille à la maison : en dehors des réseaux sociaux, la “joie de rater quelque chose” se caractérise aussi par le fait de ne pas être présent à tous les évènements, à toutes les sorties, à toutes les soirées sans stresser de manquer une information. Surtout si vous n’avez pas intrinsèquement envie d’y être.

- Une escapade numérique : Vous l’aurez compris, la JOMO invite clairement à une déconnexion des réseaux sociaux où nous sommes sans arrêts sollicités, sur un ton souvent pressant. Ne rien checker, ne pas voir les notifications, ne pas avoir de rappels constants d’acheter ou d’effectuer des mises à jour peut s’avérer très reposant.

Comment pratiquer la JOMO au quotidien

Dit comme ça, on pourrait penser que la JOMO est aux antipodes des personnes qui font de la vente sur les réseaux sociaux, et on peut le comprendre ! Inviter ses potentiels clients à poser leurs téléphones, éteindre leurs ordinateurs et aller marcher sans montre connectée dans les montagnes ne semble pas être la meilleure idée du siècle pour proposer ses produits ou ses services.

Cependant, j’ai envie de vous montrer que cette nouvelle tendance, qui prend en compte le bien-être des internautes, a quand même quelques avantages :

- L’authenticité : En tant qu’entreprise ou entrepreneur, vous avez peut-être la sensation de devoir rebondir sur TOUTES les opportunités marketing que les marronniers d’internet vous indiquent. Se recentrer sur les occasions qui représentent vraiment votre business, en acceptant de ne pas être partout, c’est utiliser la JOMO pour montrer une vraie authenticité à vos followers. Pourquoi ? Parce que les occasions marketing que vous saisissez ou non reflètent vos valeurs.

- La différenciation : Si vous ne sautez pas sur toutes les occasions marketing de peur de louper des prospects ou des ventes, vous sortirez du lot sur celles sur lesquelles vous allez vous positionner. En ce sens, la JOMO va vous aider à trouver votre ligne, votre style, votre manière de communiquer avec votre audience.

FOMO et JOMO : comment vivre sans les réseaux sociaux ?

Comment réussir à déconnecter quand on est Community Manager / Social Media Manager ? 

Vous connaissez peut-être le fameux “droit à la déconnexion”, de plus en plus plébiscité par les salariés.

Sinon, un petit rappel:

Le droit à la déconnexion est une disposition visant à « garantir l’effectivité du droit au repos des salariés ». La loi Travail propose aux entreprises de prévoir un accord avec leurs salariés pour encadrer l’utilisation des outils numériques de communication, « en vue d’assurer le respect de temps de repos et de congés ». 

Sur le papier, ça sonne bien. Et pour la plupart des métiers, ça fonctionne même plutôt bien. Mais quand on travaille sur des plateformes que l’on utilise à la fois pour se divertir et pour gagner sa vie, comment fait-on ?

Au début de ma carrière de Community Manager, j’ai eu beaucoup de mal à déconnecter en dehors de mon entreprise. J’avais beau switcher du compte des marques dont je m’occupais à mon compte personnel, la tentation de vérifier que tout allait bien, ou de répondre à cette petite notification qui s’allume n’étaient jamais bien loin.

Et petit à petit, j’ai appris à voir les réseaux sociaux côté professionnel comme ce que j’estime être la meilleure façon de les voir : des OUTILS. De veille. De production. 

Couper les notifications des comptes professionnels, voir des réseaux sociaux tout court sur mes appareils, ne fait pas de moi une mauvaise Community Manager ou une mauvaise Social Media Manager parce qu’après tout, “on est censés adorer ce que l’on fait H24 et donc si on coupe les réseaux sociaux, c’est qu’on aime pas tellement notre métier, non” ?

Cette réflexion n’a aucun sens, et peut transformer votre quotidien de communicant en ligne en enfer.

Comment couper des réseaux sociaux quand on est Community Manager ?

- En automatisant le plus de tâches possibles (outils de planification, messages automatiques dans vos DM)

- Se définir des plages horaires de travail fixes : fixez-vous des temps consacrés à votre travail, comme n’importe qui, qui incluent de vous occuper des réseaux sociaux de vos clients. Si vous êtes Community Manager salarié, cette plage horaire est un peu plus facile à définir.

- Établissez des limites claires avec vos clients : j’adore dire que le Community Management et plus globalement les métiers du digital ne sont pas des cours de récré où les règles changent selon ce que votre client a mangé au petit-déjeuner. Et ça, ça vaut que vous soyez entièrement freelance, ou salarié, ou les deux.

Ne soyez pas disponible à 22h pour poster une story qui de toute façon (vous le savez car c’est VOUS l’expert), n’aura aucun impact. N’annulez pas vos rendez-vous médicaux pour corriger le visuel d’une publication. Vous avez des limites et, quand on travaille sur les réseaux sociaux où le cadre nécessite encore un peu de pédagogie (non, on ne va pas faire notre routine d’engagement en allant aux toilettes ou au lit, quand on est censés se DÉTENDRE), il est important de les imposer dès le début d’une collaboration.

- Désactivez vos notifications : quand on parle de FOMO, c’est compliqué de se dire que l’on va volontairement se couper des réseaux sociaux et de tout ce qui peut s’y passer volontairement. Mais si vous gérez plusieurs marques, plusieurs comptes, vous allez finir par vous taper la tête contre les murs et par passer votre vie à essayer d’éradiquer toutes les notifications. Désactivez tout ça, et définissez-vous un temps (de travail) pour répondre aux messages, vous engager avec vos communautés.

Pour conclure, peut-on vivre sans les réseaux sociaux? 

Je dirais oui … et non.

La FOMO ne nous pousse pas dans la bonne direction, mais la JOMO et un peu de discipline peuvent vous aider à garder les réseaux sociaux comme vos outils de travail et comme des façons de faire de la veille. 

Côté perso, vous pouvez, évidemment, consacrer du temps à vos propres réseaux sociaux.

Dans un cas pro comme dans un cas perso, le tout est de savoir quel temps y accorder, quand, et comment couper pour trouver sa créativité ailleurs, se ressourcer, et vivre un peu plus ce qui se passe autour de nous !

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